L'EXTRAORDINAIRE COLLECTION D'HISTOIRE NATURELLE ET D'ARMES DE CHASSE DE Marcel et Gisèle PITEL

Les 15 et 16 avril prochains, Beaussant Lefèvre, assisté des experts René Boutonnet et Jean-Claude Dey, dispersera à Drouot la première partie d’une collection hors du commun, de grande valeur esthétique et scientifique : la collection d’Histoire naturelle et d’armes de chasse de Marcel et Gisèle Pitel. Il s’agit d’une des collections les plus remarquables dans son genre, le fruit d’un savoir encyclopédique et d’une passion commune de plusieurs dizaines d’années. Cette collection se compose, pour l’Histoire naturelle, de plus de 6 000 spécimens (un millier de mammifères et reptiles, quelques centaines d’invertébrés marins et d’insectes, plus de trois mille oiseaux, des centaines de nids et des milliers d’œufs). Toutes les pièces ont été dûment identifiées, répertoriées et le plus souvent datées. L’autre volet de la collection, rassemblé avec la même passion et la même exigence, est consacré au lien entretenu par l’homme et la nature au travers de l’histoire des armes de chasse. La vente inaugurale d’avril 2013 comprend 349 lots pour une estimation d’environ 500 000 € et présente une sélection d’Histoire naturelle et d’armes de chasse. Compte-tenu de l’ampleur de la collection, elle sera suivie par d’autres ventes en 2013 et 2014. Ce gigantesque ensemble devrait en toute logique attirer l’attention des collectionneurs et des responsables de collections, institutionnelles ou privées, français ou étrangers. Marcel PITEL (1922-2010), chasseur naturaliste Marcel Pitel est né dans une ferme proche de la baie du Mont Saint-Michel. Son contact avec la nature fut très précoce, à l’école de son père, chasseur chevronné. Il partageaavec son épouse Gisèle la passion de collectionner, de manière méthodique, auprès d’amateurs ou en salles de ventes. Il pratiqua par ailleurs la chasse avec circonspection et intelligence, se comportant avant l’heure en « chasseur durable ». Il ne préleva en effet chaque année qu’un spécimen unique des espèces chassables et ce, à la seule condition que l’occasion lui en soit offerte. Il n’a jamais tué dans le but de collectionner. La totalité des spécimens de sa collection provient d’achats, souvent issus de collections prestigieuses. Histoire Naturelle C’est un premier échantillonnage qui est proposé dans cette vacation. On citera en premier lieu les oiseaux, spécimens ornithologiques remarquables par leur rareté dans les collections (Dindon ocellé), par la fascination des mythes qu’ils évoquent (Grand Pingouin) ou bien encore par la fascination des couleurs (Psittacidés) ou des variétés (plumage nuptial des Chevaliers combattants)… Les OISEAUX collectés par le Prince d’ARENBERG, inclus dans la collection GRAMONT Cet ensemble, acquis par Marcel Pitel, essentiellement d’origine asiatique, est partiellement issu des collections constituées par le Prince d’Arenberg vers 1880, que le Comte Charles de Gramont a complétées. A noter spécialement les Pygargues de Pallas, les Outardes du Bengale dont un adulte en phase grise, très rare, les Calaos et les Perruches évidemment d’origine sauvage. Charles de Gramont s’est aussi intéressé à l’Amérique du Sud avec un bel ensemble d’Ardéidés amazoniens, un canard à bosse de la sous-espèce sylvicola (caronculatus) et des Rapaces diurnes. Les faisans hybrides ont été obtenus par le Prince d’Arenberg lui-même en croisant des spécimens en captivité, ce qui se faisait beaucoup à l’époque dans le milieu scientifique. NIDS et OEUFS de la collection Louis CASTEL Louis Castel, selon sa légende, « est mort à 87 ans après avoir grimpé aux arbres pendant 75 ans ». Il a réuni 870 œufs d’oiseaux d’Europe, assortis de quelques pièces atypiques, présentés de manière remarquable dans des meubles spécialement fabriqués pour cet usage. L’œuf le plus ancien date de 1856, mais la grande majorité de la collection a été réunie pendant l’entre-deux guerres mondiales. Tous ces œufs sont en excellent état de conservation et peuvent parfaitement compléter un ensemble muséal ou intéresser les plus grands collectionneurs. COLIBRIS Cette collection, achetée par Marcel Pitel lors d'une vente aux enchères à Evreux en 1991, a été initialement réunie par Georges Rousseau-Decelle (1878-1965), proche de Jacques Berlioz (1891-1975), qui était professeur au Muséum national d'Histoire naturelle (Paris), titulaire de la chaire des Mammifères et Oiseaux, lui-même disciple d'Eugène Simon (1848-1924), spécialiste des Colibris de renommée mondiale depuis la parution en 1921 de son Histoire naturelle des Trochilidae. C'est dire la valeur scientifique de cette collection exceptionnelle qui compte 1 285 spécimens mis en peau, présentés dans 36 cartons. Leur état de conservation remarquable, les étiquettes d’origine devraient aussi retenir l'attention des grands collectionneurs ainsi que des musées d'histoire naturelle. Les amateurs remarqueront également : - Les spécimens curieux, hôtes habituels des cabinets de curiosités tels qu’Ornithorynque, Tamanoir… - Les spécimens naturalisés en situation, sinon en diorama, dans un but décoratif : renard et lièvre, tigre et serpent, coyote et porc-épic… - Les spécimens entiers pouvant entrer dans une collection à caractère scientifique : antilopes, viverridés, lynx, bœuf musqué, tigre et python… - Les trophées de chasse, massacres sur écussons, têtes en cape… Armes et Histoire de la chasse La curiosité de Marcel Pitel ne se limita pas à la collecte de spécimens. Il s’intéressa également aux moyens techniques utilisés par l’Homme pour capturer des proies. Depuis les pointes de flèches et les massues de l’âge de pierre, jusqu’à l’invention de la culasse mobile à la fin du XIXème siècle, il collectionna des centaines d’armes blanches, de jet, et à feu de toutes sortes. Lors de cette première session de vente, près de 160 lots seront dispersés, dont 80 fusils, pour une estimation de 250 000 € environ. La collection parcourt l’histoire des armes de chasse, de l’arquebuse à rouet au fusil moderne, sans oublier les fusils de chasse à système réalisés au XVIIIème siècle et surtout au XIXème siècle, d’origine française, autrichienne, allemande, anglaise, belge, espagnole ou américaine. A noter également les armes à vent du XVIIIème siècle ainsi que les arbalètes. Quand aux systèmes de mise à feu, du chargement par la bouche au chargement par la culasse, plus ou moins perfectionnés par les plus grands arquebusiers ou armuriers notamment du XIXème siècle, ils sont représentés par des armes à silex, à silex transformé à percussion, à percussion, à percussion centrale, à chargement par la culasse et à broche. On retrouve dans cet ensemble des fusils à un coup, deux coups mais aussi à quatre, cinq, sept coups et même une pièce de salve à six coups dite mitraille. Les plus grands noms du XVIIIème siècle et du XIXème siècle figurent dans la vente : De SAINTES, BOUTET, LEPAGE, LEFAURE ainsi que les plus prestigieux noms d’armuriers inventeurs tels que PAULY, ROBERT, MONTIGNY ou LEFAUCHEUX. A ces grands noms s’ajouteront des fusils de chasse plus simples signés de petits armuriers. Certains fusils proviennent de grands collectionneurs, comme par exemple Albert Grosjean ou Robert Jean-Charles. Enfin, des canons canardiers, des dagues et couteaux de chasse ou de vénerie ainsi que des poires à poudre, des gibernes et des cartouches… complèteront l’ensemble. Experts : Histoire Naturelle : René Boutonnet 02 32 67 21 44 / 06 08 61 56 66 – boutonnet.rene@orange.fr Armes : Jean-Claude Dey 01 47 41 65 31 – jean-claude.dey@wanadoo.fr