EXCEPTIONNELLE TABLE BASSE AUX CRAPAUDS AVEC RATON, PIGEON ET LEZARDS DE DIEGO GIACOMETTI

Le 8 mars prochain, BEAUSSANT LEFEVRE, organisera une vente de tableaux modernes, Art Nouveau et Art Déco. La première partie de la vente sera consacrée à la dispersion des œuvres et souvenirs d’Henry de Monfreid provenant de sa petite-fille *. La seconde partie de la vacation regroupera des œuvres modernes parmi lesquelles une très exceptionnelle table basse « aux crapauds avec raton, pigeon et lézards » de Diego Giacometti, exemplaire unique réalisé par l’artiste pour Barbara Wirth.  Cette œuvre majeure dans la carrière de Diego Giacometti regroupe l’ensemble de son bestiaire et nous dévoile son lien privilégié avec ses mécènes. 

Diego GIACOMETTI (1902-1985)
Grande table basse « aux crapauds avec raton, pigeon et lézards » de forme rectangulaire en bronze à patine brun-vert, structure constituée de quatre pieds d’angle sculptés accueillant une entretoise en X ornée d’une coupelle et d’animaux en ronde-bosse, plateau en verre (petit éclat à un angle).
Exemplaire unique, vers 1976.
Hauteur : 46 cm - Longueur : 121 cm
Profondeur : 96 cm
Estimation : 750 000 / 1 000 000 €
Provenance : 
- Commande spéciale réalisée par l’artiste pour Barbara Wirth († 2013).
- Chez Didier et Barbara Wirth, à Saint-Cloud puis place du Palais-Bourbon à Paris.

Lors de l’exposition Diego Giacometti organisée en février 1986 au musée des Arts décoratifs à Paris quelques mois après sa disparition le 15 juillet 1985 - la seule à ce jour en France - le visiteur se prenait à rêver devant un mobilier aussi poétique qu’évocateur, révélant tout un univers privé en quelque sorte - au sens le plus exclusif du terme - chacun de ses meubles ayant répondu à une commande particulière au sculpteur suisse alors le plus méconnu du XXes.
Ainsi la table basse la plus spectaculaire de cette large sélection qui réunissait dans la nef centrale du bâtiment une centaine de sièges, tables, luminaires, accessoires divers et sujets animaliers, était elle présentée en majesté sur un podium permettant de distinguer au mieux tout un bestiaire cocasse perché sur les entretoises de ce meuble d’exception. Celui-ci avait été spécialement composé pour le grand salon de Barbara Wirth, dans une ancienne demeure patricienne du XVIII°s. que son mari Didier avait rénovée en 1967 à Saint-Cloud près du château de Montretout, avant d’être réinstallé en 1977 au centre de leur lumineux appartement de la Place du Palais Bourbon.
L’histoire vaut d’être contée : quelques mois en effet après la disparition prématurée de son frère aîné Alberto en janvier 1966 - avec lequel il avait formé pendant un demi-siècle un duo fusionnel, Diego, avec sa modestie légendaire en regard des succès de ses mentors familiaux, Giovanni son père et Augusto son cousin, avant naturellement Alberto, accepta enfin d’exercer pleinement son propre talent orienté depuis toujours vers les arts décoratifs. Derrière une silhouette émaciée volontairement rustique, ce «meublier» discret, comme il acceptait de mal se définir, cachait, dans le silence de son atelier au-delà de Montparnasse, une inclination secrète pour la séduction. Après plusieurs dîners animés chez Carmen Colle-Baron, qui avait été la brillante égérie de Christian Dior et de Balthus, il avait noué une amitié féconde avec l’élégante et juvénile Barbara Wirth dont il admirait l’empathie communicative alors qu’elle venait de lancer rue de Tournon le bureau parisien du designer britannique David Hicks. «Vos désirs sont des ordres» lui aurait-il peut-être murmuré pour que la puissante structure de bronze de sa table monumentale soit animée d’une plaisante ménagerie campagnarde où gazouillent à l’encan un petit mulot sylvestre bien campé sur ses pattes, deux crapauds sonneurs au pied d’une rafraîchissante écuelle, deux lézards lézardant et une petite grenouille à l’arrêt sous le regard gourmand d’un merle noir prêt à … vocaliser. Barbara, notre belle jardinière et paysagiste émérite, fut belle et bien séduite sur le champ !
 Daniel Marchesseau. Conservateur général honoraire du Patrimoine. 
Auteur de la biographie «Diego Giacometti», éd. Hermann, Paris, 1986, rééd. 2005
 
Pierre Auguste RENOIR (1841 – 1919)
Baigneuse, vers 1885
Huile sur toile, signée en bas à droite
Dim. : 33 x 27 cm
Estimation : 180 000 / 220 000 €
Bibliographie :
- Jeanne BAUDOT, Renoir ses amis, ses modèles, Éditions littéraires de France, Paris, 1949, reproduit page 10
- Guy-Patrice et Michel DAUBERVILLE, Renoir catalogue raisonné des tableaux, pastels, dessins et aquarelles 1882 – 1894, tome II, Éditions Bernheim Jeune, Paris, 2009, décrit et reproduit page 426 sous le n°1363 
 
Jean-Baptiste Armand GUILLAUMIN (1841-1927)
Pongibaud, hameau de Peschadoires, 1895
Huile sur toile, signée en bas à gauche, datée 8bre 95 et située au dos
Dim. : 65 x 80 cm
Provenance : Durand-Ruel, Paris 
Estimation : 30 000 / 40 000 €
Bibliographie :
- Armand Guillaumin 1841-1927, catalogue raisonné de l’oeuvre peint par G. Serret et D. Fabiani, Editions Mayer, Paris, 1971, décrit et reproduit sous le 433 (avec comme date vers 1899)
 
GALLÉ Émile (1846-1904)
Coquille marine. Épreuve réalisée en partie en marqueterie et salissures intercalaires en verre rouge, ambre à nuance de bleu. Décor de quatre coquillages appliqués à chaud et ciselé sur fond de vie sous-marine, gravé en profondeur et ciselé. Base en bronze à motifs de rinceaux.
Signée et datée 1900.
Hauteur avec la base : 9,8 cm - Hauteur sans la base : 8 cm - Base : 10,8 x 9,2 cm - Long. 18,2 cm - Larg. 11,7 cm
Estimation : 20 000 / 25 000 €
Bibliographie :
-Philippe Garner, Gallé, Éditions Flammarion, Paris, 1977, modèle à rapprocher du bol marin avec une anse, rep. p. 45.