HOMMAGE AU « PEINTRE DE THALASSA », JEAN FRANCIS AUBURTIN

Une partie de l’Atelier de l’artiste aux enchères
 
Le 5 octobre prochain, BEAUSSANT LEFEVRE, assisté des experts Amaury de Louvencourt et Agnès Sevestre-Barbé, organisera une vente de tableaux modernes parmi laquelle figureront soixante-neuf œuvres de Jean Francis AUBURTIN (1866-1930).
Contemporain de Maurice Denis, très tôt reconnu pour ses commandes officielles de grands décors (dès 1895 le plafond de la salle à manger de la Sorbonne), la majeure partie de l’œuvre de Jean Francis AUBURTIN est consacrée à l’étude de paysages. Il travaille sur le motif et revient plusieurs années de suite à Belle-Île, sur les côtes varoises et particulièrement à Porquerolles, au Cap Myrthe, dans les Landes ou en Corse, au Golfe de Porto, afin de s’imprégner du caractère du pays.
 
Sa première exposition personnelle aux Galeries de La Bodinière à Paris, où exposaient les Bretons de Paris, le fait figurer parmi les peintres de la Bretagne.
 
La majeure partie de son œuvre marine est constituée d’aquarelles cernées à l’encre de Chine, de gouaches, dont il aime les effets de matière opaques et mats, qui s’apparentent à la fresque.
 
De nombreux musées français possèdent ses œuvres : Orphée et La forêt et la mer au Musée d’Orsay, Chants sur l’eau et Le jardin de la mer au Petit Palais, Pêche au gangui et La Calanque du Brégançonnet au Palais de Longchamp à Marseille. Ses tableaux figurent également dans les musées de Beauvais, Morlaix, Pont Aven, Lyon, Pau, Marseille et Paris...
 
En 1912, le critique Louis Vauxcelles le décrit ainsi : « cultivé, peu mondain, discret, il est souvent seul avec son rêve musicien », à l’image de ses œuvres.
 
Cette vente aux enchères sera l’occasion rare d’acquérir des vues du Golfe de Porto, de Saint Gatien, Porquerolles, la Grand Cale, des Côtes Varoises, Belle-Ile, Port Coton, Dieppe, Varengeville, des lacs des Landes, de Pourville, de l’Aiguille d’Etretat, du Cap Myrthe.
 
Porquerolles, le cap des Mèdes, une huile sur toile, signée en bas à droite, sera proposée à partir de 6 000 / 8 000 € et La côte Sauvage à Belle Île en mer, 1895, une autre huile sur toile, à partir de 6 000 / 7 000 €.
 
Porquerolles, crique du Brégançonnet, 1892-1893, une huile sur toile signée sera estimée 4 000 à 5 000 € et Côtes Varoises, une huile sur toile de 1895 de facture impressionniste, 5 000 à 6 000 €.
 
La Grand Cale, Porquerolles, 1895, une huile sur toile également de facture impressionniste sera estimée 5 000 / 6 000 € et Corse, le golfe de Porto, 4 000 / 5 000 €. Enfin, Porquerolles trois mats, vers 1892, une huile sur toile signée en bas à droite sera estimée 5 000 / 6 000 €.
 
Pour ce qui concerne la Bretagne, les amateurs remarqueront tout particulièrement une huile sur toile représentant la côte sauvage, 1895 – 1896, estimée 6 000 / 7 000 €, une gouache : Belle Île, soleil couchant à Goulphar, estimée 5 000 / 6 000 € et une autre gouache : Morbihan, la voile rouge, estimée 1 500 / 2 000 €…
 
Une gouache célébrant Dieppe, les falaises roses pourra être acquise à partir de 1 500 / 2 000 € tout comme une aquarelle et encre rendant hommage à l’Aiguille d'Étretat, 1898.
 
Auburtin, ami intime de Rodin dont il partagea les modèles, travaillera sur le thème de la danse pendant presque vingt ans. La Loïe Füller, Isadora Duncan, et également La Pavlova et son cygne furent ses inspiratrices. Il sut décrire le rythme des mouvements du corps des danseuses aux pieds nus. Il connut Hanako la japonaise qui fut aussi le modèle de Rodin.
 
Figureront dans cette vente des petites danseuses, cortèges, petites sirènes, faunesses et aussi les petites élèves de l’Ecole de Meudon créée par Isadora Duncan : les  Isadorables .
 
L'offrande, une gouache rehaussée de pastel, sera par exemple estimée 1 200 / 1 500 € et Smiles, danseuse en tunique rose, une gouache, 1 500 / 2 000 €. Une autre gouache, Portrait de profil d'Isadora Duncan, sera estimée 800 / 1 200 € et Les Isadorables, dansant dans la clairière, une gouache, 1 500 / 2 000 €…
 
Par ailleurs, il faudra compter 4 000 / 6 000 € pour une ravissante toile, Jeune fille au cygne, et 5 000 / 6 000 € pour la gouache Les nymphes, la forêt et la mer, vers 1899. Il s'agit d’un projet très abouti pour l'œuvre éponyme (153 x 162,5 cm) conservée aujourd'hui au Musée d'Orsay.
 
Il est à noter que les vieux papiers gris très épais utilisés par Auburtin pour ses gouaches sont faits à la main d’où des pliures et froissages naturels. Les estimations seront comprises entre 300 et 8 000 €.