SOUVENIRS DU ROI DE ROME AYANT APPARTENU À « MAMAN QUIOU »

Le vendredi 29 septembre prochain, la Maison de ventes Beaussant Lefèvre dispersera un ensemble de tableaux anciens, mobilier et objets d’art provenant des Collections du marquis de Brantes au Château du Fresne (Val-de-Loire), dont d’émouvants souvenirs du Roi de Rome. Ces souvenirs avaient été donnés à Louise-Charlotte Le Tellier de Montmirail, comtesse de Montesquiou-Fezensac surnommée « Maman Quiou », Gouvernante des Enfants de France attachée à la Maison du Roi de Rome.




Jean-Baptiste ISABEY (1767-1855)
Portrait de Napoléon-François-Joseph-Charles Prince de Parme, en habit bleu (1811-1832)
Miniature sur ivoire signée et datée 1816 en bas à droite.
À l’intérieur du cadre est conservé un billet manuscrit : « Mlle Bartholdi a l’honneur de salué Monsieur Isabey et le préviens qu’elle ne pourra pas avoir le plaisir de se rendre chez lui aujourd’hui, étant très enrhumé depuis hier. Elle est peinée de déranger les projets de Monsieur Isabey et elle le prie d’avoir la bonté de lui faire dire s’il pourra la recevoir demain à trois heures. / Mercredi matin. »
Dim. : 7,1 x 5,3 cm, ovale
Cadre en bronze doré (14 x 12,1 cm) 
Estimation : 6 000 / 8 000 €
Provenance : Collection de Louise-Charlotte Le Tellier de Montmirail, comtesse de Montesquiou-Fezensac (1765-1835) ; par descendance.
Oeuvres en rapport : - L’aquarelle de même sujet (14 x 10,5 cm) signée et datée 1815 (Musée du château de Malmaison)
- Une autre version, signée, datée «1814» et localisée «Vienne» appartenait à la maréchale Lyautey.
- Un autre exemplaire, non signé, où l’enfant porte le cordon et la plaque de la Légion d’honneur, onservé au Musée du château de Malmaison.
Lot 24

Napoléon II (François Joseph), fils de l’empereur Napoléon Ier et de l’impératrice Marie- Louise d’Autriche, né le 20 mars 1811 à Paris, reçut en naissant le titre de Roi de Rome. La Maison du Roi de Rome avait été organisée avant sa naissance. Le choix de la gouvernante se porta, le 22 octobre 1810, sur Louise-Charlotte Le Tellier de Montmirail, comtesse de Montesquiou-Fezensac, surnommée « Maman Quiou » par l’enfant lui-même, qui prend alors le titre de Gouvernante des Enfants de France. La Maison des Enfants de France sous le contrôle de Madame de Montesquiou prit une très large autonomie au cours des ans jusqu’à devenir presque indépendante. 

« Telle est la charge ; elle dotée d’honneurs si grands que la gouvernante devient presque la seconde femme dans l’Etat et que, à des égards, elle prime l’impératrice même. Nommé à vie, ne devant de comptes qu’à l’empereur, obligée de ne point quitter l’enfant, même une seconde, elle devient la mère officielle ; elle s’interpose sans cesse entre l’enfant et la mère naturelle, à qui échappe toute direction et même tout contrôle. » Frédéric Masson, Napoléon et son fils, Paris, Albin Michel.

Après la chute de son père, qui avait abdiqué en sa faveur, François Joseph fut proclamé empereur par le Sénat sous le nom de Napoléon II ; mais les Alliés, alors maîtres de la France, refusèrent de le reconnaître. Il fut remis en 1814 entre les mains de l’empereur d’Autriche, son grand-père, qui le fit élever à sa cour, et lui donna en 1818 le titre de duc de Reichstadt, avec un régiment de cavalerie. Le jeune prince mourut de phtisie à Schoenbrunn en 1832.

En 1780, Louise Charlotte Le Tellier épouse le comte Pierre de Montesquiou-Fezensac. Sous l’Empire, Montesquiou-Fezensac est nommé grand chambellan de France à partir de 1809

PARTIE DU TROUSSEAU DU ROI DE ROME

Selon un usage datant de l’Ancien Régime, les personnes attachées aux Enfants de France, en l’occurrence le Roi de Rome, se voyaient remettre le linge réformé. Ainsi, la comtesse de Montesquiou reçut une importante partie du trousseau du Roi de Rome.

Ensemble de neuf pièces comprenant :
- une robe en batiste blanc à col et manches brodés. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 1.
- trois brassières en coton piqué côtelé blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 2.
- un bonnet en batiste blanc fermant par un ruban. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 3.
- une taie d’oreiller en batiste blanc à bords brodés. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 3.
- un élément brodé (découpé).
- une couche en coton piqué côtelé blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 23.
- un drap en coton piqué côtelé blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 27.
- un drap en coton piqué losange blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 6.
Estimation : 1 500 / 2 500 €
Lot 26

Ensemble de dix pièces comprenant :
- un bonnet en batiste blanc à bord brodé. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 1.
- une pointe de cou en batiste blanc, bordée de dentelles.
- une taie d’oreiller carrée en batiste blanc ornée d’une frise de fleurs, de deux couronnes de laurier et de deux couronnes fermées dans les coins.
- une paire de chaussons en peau de cygne ornés d’une fleur brodée.
- trois brassières en coton blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et aux chiffres 23, 23 et 22.
- un drap en toile fine blanche. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 24.
- une alèse en toile blanche. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 34.
- une couche en coton piqué losange blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 9.
Estimation : 2 000 / 3 000 €
Lot 27

Ensemble (7 pièces) comprenant :
- un bonnet en batiste blanc, fermant par un ruban. Marque au fil rouge à la Couronne et
au chiffre 10.
- une brassière en batiste blanc à col et poignets brodés. Marque au fil rouge à la Couronne
et au chiffre 5.
- une paire de chaussons à chevilles brodées.
- une taie d’oreiller rectangulaire en batiste blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 2.
- une alèse en toile blanche. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 24.
- un drap en toile fine blanche. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 23.
- une couche en coton piqué losange blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 9.
Estimation : 1 500 / 2 500 €
Lot 28

Ensemble (10 pièces) comprenant :
- un bonnet en batiste blanc fermant par un ruban.
- une brassière en batiste blanc à col, poignets et bavoir brodés.
- un bavoir en batiste blanc à bords brodés.
- une taille d’oreiller rectangulaire en batiste blanc, anciennement marquée.
- une brassière en coton piqué losange ivoire. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 7.
- trois draps en coton piqué côtelé blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et aux chiffres 19, 20 et 27.
- un drap en coton piqué côtelé blanc (reprisé). Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 1.
- une couche en coton piqué côtelé blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 24.
- un drap en coton piqué côtelé blanc. Marque au fil rouge à la Couronne et au chiffre 20.
Estimation : 2 000 / 3 000 €
Lot 30

École française du début du XIXe siècle
Napoléon à la veille de la bataille de la Moscova, présente à son état-major le tableau représentant le Roi de Rome qui vient d’être peint par Gérard
Huile sur toile, réentoilée.
Dim. : 32 x 47 cm 
Estimation : 3 000 / 4 000 €
Lot 31
« Au commencement de la campagne de Moscou, j’eus l’idée de faire faire le portrait du roi par Mlle Thibault. Quand l’Impératrice revint de Prague, ce portrait n’était pas tout à fait terminé. Il lui donna l’idée d’en faire faire un en grand, par Gérard. Elle me dit qu’elle ne comptait pas envoyer celui-ci en Russie et que ce serait une surprise pour le retour. J’offris de ne pas envoyer le mien, mais au contraire elle exigea que je ne changeasse rien à mon projet. Cependant, à mon insu, Gérard n’ayant eu besoin de séances que pour la figure, ce portrait fut terminé, montré à tout le monde avec la recommandation de n’en point parler ; et enfin, il fut mystérieusement emballé sur la voiture de M. de Bausset, qui devait le porter. Je ne mis d’empressement à déjouer personne, je n’en eus même pas l’idée ; mais le hasard dérangea le stratagème et servit mon projet. M. de Montbreton, chargé du portrait que j’avais fait faire, rejoignit l’Empereur à Smolensk, tandis que M. de Bausset, voyageur moins jeune et moins leste, n’arriva au quartier général que la veille de la bataille de la Moscova. Ce dernier portrait n’eut pas plus de bonheur par la suite, car il fut brûlé, par les ordres mêmes de l’Empereur, avec de nombreux bagages, pendant la retraite, à Orcha, sur le Borysthène. Gérard en avait fait une exacte et charmante copie qui me fut donnée par l’Empereur et que j’ai conservée. »
La revue des Deux Mondes, novembre 1960 par A. DE MONTESQUIOU « Un recit de Maman Quiou »


En 1815 après la chute de de Napoléon, Louise Charlotte Le Tellier et son époux le comte Pierre de Montesquiou-Fezensac se retirent à Courtanvaux, qui n’avait pas été habité depuis 134 ans, où ils entreprennent une restauration totale des bâtiments, dans un style néo-gothique très marqué. Le Comte de Montesquiou-Fezensac s’implique dès lors dans la vie politique locale et sera élu maire de Bessé, poste qu’il occupera pendant 16 ans.

François RICOIS (1795-1881)
Vue de l’entrée du château de Courtanvaux
Huile sur papier, marouflé sur toile, signée et datée «1828» en bas à gauche.
Dim. : 42 x 65 cm 
Estimation : 2 000 / 3 000 €
Lot 32

François RICOIS (1795-1881)
Vue du château de Courtanvaux
Huile sur toile, signée et datée «1828» en bas au centre.
Dim. : 32,5 x 47 cm 
Estimation : 4 000 / 5 000 €
Lot 33