MAÎTRES DE LA PEINTURE ANCIENNE

Le 13 décembre prochain Beaussant Lefèvre organisera une importante vente de tableaux anciens, bel ameublement et objets d’art lors de la laquelle seront proposées aux amateurs deux oeuvres d’artistes majeurs des XVIIe et XVIIIe siècles.

En premier lieu un exceptionnel bouquet de fleurs par Jan BRUEGHEL, le jeune estimé 300 000 / 500 000 € suivi d’une scène champêtre de Jean-Baptiste PATER ayant appartenu à l’un des plus grands collectionneurs du XIXe Charles SEDELMEYER estimée 150 000 / 200 000 €


JAN BRUEGHEL LE JEUNE (1601-1678)

Jan Brueghel le Jeune, fils aîné de Jan Brueghel de Velours et de sa première femme, Isabelle de Jode, naquit à Anvers le 13 septembre 1601. C’est dans l’atelier paternel que Jan s’initie à l’art de la peinture. À quinze ans son père songe à l’envoyer en Italie - projet d’autant plus réalisable que Brueghel de Velours comptait un noble protecteur à Milan, le cardinal Borromée. Le départ n’a lieu qu’en mai 1622. Il s’arrête en effet à Milan où il entre dans le cercle des familiers du cardinal avant de continuer sa route vers la Sicile. La mort de son père en 1625 met fin à son voyage. Il est de retour à Anvers le 12 août 1625, où il s’inscrit aussitôt comme membre de la Gilde de Saint-Luc et de la chambre de rhétorique attenante “De Violiere”, dont il est promu Doyen dès 1630. Il reprend la gestion de l’atelier familial et consigne ses activités dans un journal qu’il rédigera de 1625 à 1651. En 1626, Jan épouse Anne-Marie Janssens, fille du célèbre peintre Abraham Janssens.

Proche des sujets de son père, il en renouvelle pourtant la conception, s’adaptant aux désirs de ses contemporains, substituant ainsi au maniérisme qui prévalait jusqu’alors, un art plus réaliste, plus simple et plus allègre. Dans ses compositions florales d’une rare élégance, il abandonne la composition compacte et traite chaque fleur au relief incomparable comme une entité à part entière dégageant ainsi la beauté de chacune d’elles. Il décrit ainsi un espace où s’organisent plus librement les formes traitées par une succession de touches précises et rapides au modelé ample et profond. Son oeuvre retient aujourd’hui l’attention des connaisseurs et son habileté est telle que parfois sa production est confondue avec celle de son père. Son art, aidé en cela de la gamme si douce de sa palette, excelle aussi bien dans les paysages fluviaux ou boisés animés de personnages que dans les natures mortes. Un coloris lisse et brillant participant du même élan d’enthousiasme place Jan Brueghel le Jeune, au travers de ses recherches personnelles, en précurseur de la peinture moderne.

Jan BRUEGHEL le Jeune (Anvers 1601-Anvers 1678)
Grand bouquet de fleurs dans un vase de majolique italienne
Huile sur toile, rentoilée
Dim. : 124,7 x 96,8 cm

Provenance :
Ancienne collection Joseph Smith, Shortgrove Hall, Essex.
Sa vente 1922
Vente Londres, Sotheby’s, 6 juillet 1983, n° 19, repr.
Londres-New-York, Galerie Colnaghi
Vente New-York, Christie’s, 10 janvier 1990, n° 215, repr.

Expositions :
1992, Cologne, Wallraf-Richartz Museum,Von Brueghel bis Rubens, Das goldene Jahrhundert der flämischen Malerei. N° 95.1 repr.
1992, Paris, Galerie d’Art Saint-Honoré, n° 28, repr.

Estimation : 300.000 / 500.000 €





JEAN-BAPTISTE PATER (1695-1736)
Fils d’Antoine Joseph Pater, maitre sculpteur, et de Jeanne Élisabeth de Fontaine, il fut élève de son père qui lui apprit la sculpture, mais il l’abandonna au profit de la peinture pour entrer, en 1706, chez un peintre de la guilde de Saint-Luc à Valenciennes, Jean-Baptiste Guidé. Vers 1709-1711, son père le confie à Antoine Watteau. À Paris, il travaille avec ce dernier, avant que le caractère difficile de Watteau ne les amène à se séparer en 1713.
Retourné à Valenciennes, il tenta d’y faire carrière, mais rencontra l’opposition de la corporation de Saint-Luc de la ville qui voulait l’en empêcher car il ne faisait pas partie de ses membres. Il avait donc repris le chemin de la capitale lorsque, en 1720, pris de remords à la toute dernière extrémité de sa vie, le grand peintre le réclama auprès de lui, durant le dernier mois qui lui restait à vivre, afin de lui prodiguer ses derniers conseils. Il dira plus tard avoir plus appris au cours de ces trois semaines de vie en commun que pendant ses années d’apprentissage. 
Agréé à l’Académie le 7 juillet 1725 sur un portrait de Hallé, il fut reçu le 31 décembre 1728, avec Une fête champêtre. Comme Lancret, il a puisé ses sujets, pour ses scènes de foire, de la vie militaire ou de la comédie italienne, dans le théâtre et les fables.
Ses clients les plus prestigieux étaient Frédéric le Grand, qui a posé pour deux portraits de « turqueries » : Le Sultan au Harem et Le Sultan au Jardin et possédait plus de quarante tableaux de lui, et le duc de La Force.

Jean-Baptiste PATER (1695-1736)
Assemblée dans un parc
Huile sur toile, rentoilée
Dim. : 65,7 x 81,8 cm

Provenance :
Ancienne collection Charles Sedelmeyer
Acquis par Henri Heugel (1844-1916) en 1903
Ancienne collection Henri Heugel
Ancienne collection Jacques Heugel
Vente, Paris, Palais Galliera, 14 décembre 1979, n° 49, repr.

Expositions :
1950, Paris, Galerie Charpentier, « Plaisirs de France »
1956, Genève, La peinture française au XVIII° siècle
1958, Bordeaux, Paris et les ateliers provinciaux au XVIII° siècle. N° 34

Estimation : 150 000 / 200 000 €