OEUVRES EN PROVENANCES DIRECTES

Le 12 avril prochain Beaussant Lefèvre organisera une vente de tableaux et dessins modernes qui comprendra également des oeuvres Art Nouveau-Art Déco. 

La première partie de la vente sera consacrée aux artistes des XIXe et XXe siècles avec plusieurs collections qui seront proposées aux collectionneurs. 

Un important ensemble d’oeuvre des peintres Eugène FROMENTIN et René BILLOTTE provenant directement de leur dernière descendante. En effet, le frère de René BILLOTTE, Alexandre, épouse la fille d’Eugène FROMENTIN, Marguerite, leur enfant, Thèrese BILLOTTE, héritera des fonds d’Eugène FROMENTIN et René BILLOTTE. Les oeuvres proposées lors de cette vente ont été conservées ou acquises depuis lors dans le souci de préserver la mémoire de ces deux artistes. Plusieurs oeuvres ont été achetées lors de la vente après décès d’Eugene FROMENTIN qui eu lieu à l’Hôtel Drouot en janvier et février 1877. 142 ans après, elles sont à nouveau proposées aux collectionneurs formant un ensemble émouvant et intime qui témoigne de l’oeuvre d’Eugène FROMENTIN et de son entourage. 

Un autre ensemble est à noter et provient également directement des héritiers des peintres Albert BESNARD et René-Xavier PRINET. Les collectionneurs pourront également admirer plusieurs oeuvres de Conrad KICKERT, Maximilien LUCE et Eugène PAUL dit GEN PAUL.

La seconde partie de la vente sera consacrée quant à elle à l’Art Nouveau et l’Art Déco avec deux magnifiques pièces. Une chaise « Ombre » de Charlotte PERRIAND, datant de 1956 et inspirée de ses voyages au Japon. Et un guéridon « Arbre » emblématique du travail d’Albert GIACOMETTI qui fut acquis directement auprès de l’artiste en 1964 et resté dans la famille depuis.


Eugène FROMENTIN (1820-1876)

Né le 24 octobre 1820 à La Rochelle, Eugène FROMENTIN se rend en novembre 1839 à Paris où il obtient une licence en droit au début de l’année 1843. Son père lui donne alors l’autorisation d’entrer dans l’atelier du peintre Jean-Charles REMOND qu’il quitte bientôt pour celui du paysagiste Louis CABAT.
En 1846, à l’insu de sa famille, il visite l’Algérie avec deux amis et peut ainsi remplir ses carnets de croquis des paysages et des habitants de l’Afrique du Nord, s’inscrivant en cela dans le mouvement de l’orientalisme. Comme Théophile GAUTIER, il avait été fasciné par les envois de Prosper MARILHAT au Salon de Paris de 1844.
Eugène FROMENTIN envoie trois tableaux au Salon de 1847, admis à l’unanimité, puis cinq tableaux au Salon de 1849, dont une deuxième version des Femmes d’Alger. Il obtint alors une récompense de deuxième classe. Il expose onze tableaux au Salon de 1850, ainsi qu’en 1857, puis y participe régulièrement entre 1859 (année de sa médaille de 1re classe) et 1869, ainsi qu’en 1872 et 1876.
Fin 1852, il effectua avec Marie Cavellet de Beaumont, épousée le 18 mai de la même année, le deuxième de ses trois voyages en Algérie : une mission archéologique lui fournit l’occasion d’approfondir son étude minutieuse des paysages et des moeurs algériennes. Ses notes lui permettent, à son retour, de donner à ses tableaux une exactitude réaliste. D’un certain point de vue, ses travaux ont été tout autant une contribution à l’ethnologie que de pures oeuvres d’art. 
Il décède dans sa maison de campagne, à Saint Maurice, faubourg de La Rochelle, le 27 août 1876. Il repose au cimetière de Saint-Maurice.


LOT n°32
Eugène FROMENTIN (1820-1876)
Mustapha supérieur Huile sur carton, porte une trace de signature en bas à gauche, porte le timbre de la vente Eugène Fromentin et une étiquette beige mentionnant: expo La Rochelle 1970, Cat n° 6 au dos.…
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LOT n°42
Eugène FROMENTIN (1820-1876)
Arabe monté sur un cheval blanc vue de face, 1874 Huile sur panneau, signée des initiales et datée 74 en bas à droite, porte au dos le timbre de la vente Eugène Fromentin et deux étiquettes beiges, l'une…
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LOT n°31
Eugène FROMENTIN (1820-1876)
L'aveugle (l'envoyé de la Diffa) vers 1857 Dessin au fusain rehaussé de craie blanche sur papier teinté, porte le timbre de la vente «Eugène Fromentin» et numéroté 860 en bas à droite, le timbre «Héritiers…
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René BILLOTTE (1846-1914)
Important ensemble de pastels et peintures provenant directement de la famille

René BILLOTTE fut particulièrement proche d’Eugène FROMENTIN grâce à son frère, Alexandre qui épouse en 1873 Marguerite, la fille de l’artiste. Une fille naîtra de ce mariage et c’est elle qui sera l’héritière de son oncle, mort sans enfant. Peintre très apprécié de son vivant, René BILLOTTE aime à peindre Paris et de sa banlieue. Selon le guide Paris-Parisien en 1896, il est le peintre de Paris par excellence [qui] donne la note d’air et de lumière spéciale à la ville. Ses vues de neige et de soleil couchant connaissent également un grand succès. Élève d’Eugène FROMENTIN, ami de Guy de MAUPASSANT qui en fait un protagoniste de son roman «Bel-Ami» et lui dédicace la nouvelle « Un Coq chanta », publié dans Contes de la bécasse.
En 1890, il est l’un des cofondateurs de la Société nationale des Beaux-Arts. On peut voir ses oeuvres notamment au : Musée d’Orsay, au Restaurant Le Train bleu, gare de Lyon (L’Exposition Universelle, Paris, l’Institut, 1900, voir n°74 du catalogue), aux Musées des Beaux-Arts de Dijon, Nantes, Chambéry, La Rochelle ou bien encore au Musée d’Art et d’Archéologie de Senlis ou à l’École militaire de Saint-Cyr-l’École.

 
LOT n°64
René BILLOTTE (1846-1914)
Paris, le Sacré-Coeur Pastel, signé en bas à gauche. 61 x 50 cm
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LOT n°74
René BILLOTTE (1846-1914)
Paris, l'Exposition Universelle (étude pour le restaurant le Train Bleu, gare de Lyon, Paris) Huile sur toile. 38,5 x 55,5 cm
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PROVENANT DES HÉRITIERS DES PEINTRES Albert BESNARD et René-Xavier PRINET

Albert BESNARD (1849-1934)


Gloire de la peinture française de la Belle Époque, Albert Besnard (1849-1934) a conquis tous les honneurs durant sa longue carrière à force de travail et de créativité. Les grands chantiers parisiens lui offrent la possibilité de renouveler l’art du décor monumental, des murs de l’École de Pharmacie et de la Sorbonne aux plafonds de l’Hôtel de Ville, du Petit Palais et de la Comédie-Française. Le recours à des thèmes modernes, le symbolisme de son langage et la flamboyance de sa palette imposent sa puissante originalité. Besnard est aussi le peintre de la beauté féminine, qu’il s’agisse de portraits intimes au pastel, de nus sensuels ou d’effigies mondaines dont il est un auteur recherché. Voyageant en Algérie et aux Indes, il livre également une vision personnelle d’un Orient âpre et envoûtant, d’une brûlante féérie. Un Besnard plus secret se révèle enfin avec sa pratique de la gravure, qui lui permet d’aborder des sujets plus graves, les émotions existentielles de l’homme face à la mort, et montrer ainsi toute la complexité de sa personnalité et de son art.
 
LOT n°117
Albert BESNARD (1849-1934)
Vénus sortant de l'onde 1925 Huile sur toile, signée et datée en bas à gauche. 190 x 76 cm Provenance: Vente Versailles, 6 octobre 1974. Exposition: Carnegie Institute, Pittsburg sous le titre «on the…
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LOT n°112
Albert BESNARD (1849-1934)
Esquisse pour la Science guidant les hommes Huile sur toile. (Accidents). 51 x 47,5 cm
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René Xavier PRINET (1861-1946)

Issu d’une famille de notables francs-comtois, installée rue Bonaparte à deux pas de l’École des beaux-arts, René-Xavier PRINET se destine à la peinture très tôt, il recoit les conseils du peintre Louis Charles Timbal. Par sa grand-mère maternelle, il est apparenté aux peintres de la Cour Hubert DROUAIS (1699-1767) et François-Hubert DROUAIS (1727-1775).
Vers 1880, il débute son éducation de peintre en étant admis dans l’atelier du peintre Jean-Léon GERÔME. Il se lie ensuite avec les peintres francs-comtois Georges et Lucien GRIVEAU, Antonio de LA GANDARA, condisciples aux Beaux-Arts, Louis-Auguste GIRODOT, Félix DESGRANGES et Jules-Alexis MUENIER. 
Son tableau Jésus enfant est son premier tableau accepté au Salon des artistes français en 1885. Il expose à ce Salon jusqu’en 1889.
En 1891, il reçoit une commande de l’État pour la décoration du palais de la Légion d’honneur : Les Quatre Saisons. Ses esquisses sont acceptées. La même année, il expose à Paris à la galerie Durand-Ruel avec Albert BESNARD, Jules-Alexis MUENIER et Henri FANTIN-LATOUR.
Une de ses oeuvres les plus connues, La Sonate à Kreutzer, est exposée en 1901 à l’exposition « L’Art français contemporain » à Stuttgart où elle est vendue au prince-régent de Bavière.
L’année 1904 voit la création, avec Lucien Simon et Antoine BOURDELLE, des ateliers de l’Académie de la Grande Chaumière.
Il fréquentait les « dimanches » des BESNARD, rue Guillaume-Tell et peint la réception d’Albert BESNARD à l’Académie des beaux-arts en 1912. 
René-Xavier PRINET meurt dans sa maison de Bourbonne-les-Bains le 26 janvier 1946. Il est inhumé au cimetière de cette ville.
Il a pour élève l’artiste peintre d’origine australienne Bessie DAVIDSON (1879-1965), qui réalise la majeure partie de son oeuvre en France.

 
LOT n°123
René Xavier PRINET (1861-1946)
Tivoli, le jet d'eau Huile sur toile, signée en bas à gauche. 160 x 103 cm Expositions: - 1914, Paris, Galerie Georges Petit, Peintures et sculptures, n° 64 de l'exposition. - René Xavier Prinet 1861-1946,…
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LOT n°126
René Xavier PRINET (1861-1946)
Nu de dos à la chaise rouge Huile sur toile, signée et datée en bas à droite et porte au dos le timbre de l'atelier. 97 x 61 cm
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Charlotte PERRIAND (1903-1999)
Chaise modèle « Ombre » en contreplaqué cintré et teinté noir. Édition Steph Simon, 1956.
Hauteur : 65 cm - Largeur : 45 cm - Profondeur : 56 cm 
Estimation : 15 000 / 20 000 €

Bibliographie : Jacques Barsac, Charlotte Perriand, Un art d’habiter, Norma Édition, Paris, 2005, modèle reproduit pages 406-407.
En 1953, Charlotte PERRIAND rejoint son mari en poste au Japon où elle conçoit le projet d’une grande exposition sur le thème général de l’embellissement de la vie, qu’elle intitule « Synthèse des arts ».
En 1955, les grands magasins Takashimaya à Tokyo organisent cette exposition, la chaise « Ombre » sera présentée à cette occasion.
Cette chaise est complètement inspirée de ces séjours au Japon. Dans ses mémoires, elle écrira : Au théâtre du Bunraku, des ombres noires aident visuellement à manipuler des marionnettes, mais le noir qui les habille les rend inexistantes, abstraites. Je composais des chaises empilables en contreplaqué cintré noirci, comme des ombres autour d’une très longue table.
À son retour en France, l’année suivante, elle participe très activement à l’ouverture de la galerie Steph Simon, où elle occupe le poste de Directrice Artistique. La chaise « Ombre » y sera éditée à très peu d’exemplaires au cours de l’année 1956 puis arrêtée.
Notre exemplaire a été acheté à cette période à la Galerie Steph Simon. Il est resté dans la famille jusqu’à ce jour.
 
LOT n°249
Charlotte PERRIAND (1903-1999)
Chaise modèle «Ombre» en contreplaqué cintré et teinté noir. Édition Steph Simon, 1956. (Petits accidents et manques). Hauteur: 65 cm - Largeur: 45 cm Profondeur: 56 cm Bibliographie: Jacques Barsac, Charlotte…
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Diego GIACOMETTI (1902-1985)
Guéridon modèle « Arbre » en bronze à patine brune, plateau en verre fumé
Hauteur : 71, 5 cm - Largeur : 74 cm - Profondeur : 40 cm 
Estimation : 80 000 / 120 000 €
Bibliographie : Daniel Marchesseau, Diego Giacometti, Hermann, Paris, 1986, modèle reproduit p.69
Acquis directement auprès de l’artiste en 1964 et resté dans la famille.
Un certificat d’authenticité de Monsieur Denis Vincenot, n° C150319DG01DV, en date du 15 mars 2019, sera remis à l’acquéreur.
 
LOT n°256
Diego GIACOMETTI (1902-1985)
Guéridon modèle «Arbre» en bronze à patine brune, plateau en verre fumé Hauteur: 71, 5 cm - Largeur: 74 cm Profondeur: 40 cm Bibliographie: Daniel Marchesseau, Diego Giacometti, Hermann, Paris, 1986, modèle…
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