Lot n° 63
Estimation :
10000 - 15000
EUR
Résultats avec frais
Résultat
: 51 200EUR
Japon, précieux sabre d'honneur du Maréchal... - Lot 63 - Beaussant Lefèvre & Associés
Japon, précieux sabre d'honneur du Maréchal Joffre.
Époque Taishô (1912-1926).
Rare sabre dit tachi katana par Gassan Sadakazu (1836-1918).
La lame sugata à gorge hi, la fusée nakago signée « artiste de la Maison Impériale, humblement réalisé par Gassan Sadakazu » et datée « Ère de Taisho 7e année » (correspondant à l'année 1918).
La poignée tsuka entièrement garnie de galuchat blanc perlé et animée de deux menuki en bronze doré figurant les trois Mon de l'empereur du Japon sous forme de motif de chrysanthème stylisé. Mekugi à motif de chrysanthème stylisé.
Monture koshira-e en argent et argent doré à décor de fleurs de paulownia (go-shichi-no-kiri) et du Mon du cabinet du Premier ministre du Japon. Garniture tissée sageo à décor polychrome de chrysanthèmes stylisés.
Fourreau saya en laque hiramaki-e à décor de dix phénix Hōō symboles mythologiques de bon augure, de sagesse, de bienveillance, de fidélité, de droiture et de la bienséance. Au Japon, le phénix est peut-être l'une des plus puissantes divinités, symbole d'immortalité et de longévité. Il n'apparaîtrait que pour annoncer une nouvelle ère, et dans les temps prospères et pacifiques.
(Marques d'usures sur la lame)
Longueur totale de la lame : 86,5 cm.
Longueur totale avec fourreau : 96 cm.
Gassan Sadakazu (1836-1918) était l'un des plus célèbres forgerons japonais. Il fut adopté à l'âge de 7 ans par Gassan Sadayoshi l'un des forgerons les plus renommés de la préfecture d'Osaka qui le forma dès l'âge de 11 ans. Gassan est le nom de l'école à laquelle il appartenait tout comme son maître. Fondé pendant la période Heian (fin du XIIe siècle), le nom de l'école « Gassan » vient du fait que les sabres étaient forgés près du Mont Gassan à Dewakoku. La forge de la famille Gassan est à ce jour l'une des plus prestigieuses lignée de forge. Toujours active aujourd'hui elle est tenue par Gassan Kazutoshi, et son fils Gassan Sadanobu.
Le Maréchal Joffre reçut ce prestigieux sabre d'honneur au cours de la mission diplomatique en Extrême-Orient qu'il dirigea de novembre 1921 à mars 1922 et le conduisit au Siam, en Indochine, au Cambodge, en Corée, en Chine et au Japon. Il y fit escale pendant près d'un mois. Arrivé dans la baie de Yokohama à bord du croiseur cuirassé Montcalm, le 20 janvier 1921, il rembarqua pour la Corée le 19 février 1922. Le Maréchal Joffre, toujours auréolé de la gloire de la victoire de la Marne et émissaire d'un puissant allié, fut partout reçu en triomphe. Guidé par Paul Claudel, ambassadeur de France au Japon, il rencontra dès le 21 janvier le prince régent Hirohito. C'est vraisemblablement à l'issue de cette rencontre officielle que lui fut remis ce précieux sabre. Le Maréchal dut se souvenir que le 29 novembre 1917, un sabre d'honneur similaire, oeuvre du même forgeron Gassan Sadakazu, fut remis à la Ville de Verdun. Il était alors décrit comme « un véritable bijou et une arme redoutable ».
Au long de sa glorieuse carrière, le Maréchal Joffre reçut de très nombreuses épées et sabres d'hommage et de présent, de Chine, d'Annam, d'Argentine, des villes de Paris, Philadelphie, Brooklyn, Perpignan, ainsi que trois autres sabres japonais. Elles sont toutes conservées au musée de l'Armée à Paris. Ce prestigieux présent impérial, forgé par l'illustre Gassan Sadakazu, sans doute le plus précieux sabre d'honneur qu'il reçut, est aujourd'hui le seul encore en main privé.
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