GAULLE (Charles de).

2 lettres à Michel Debré. 1959-1960. La politique économique du général de Gaulle et de Michel Debré. Le général de Gaulle, contrairement à la légende, fut toujours intimement convaincu de l'importance des questions économiques, et adopta une position interventionniste nettement marquée, dont l'exemple le plus marquant est l'utilisation du plan. Dès sa prise de fonction, Michel Debré s'employa à mettre en oeuvre des réformes et des mesures économiques très importantes, étroitement supervisées par le général : après avoir stabilisé la situation en bloquant les rémunérations du service public, en augmentant les impôts et en lançant un grand emprunt (dit emprunt Pinay), il dévalua le franc qui redevint librement convertible et favorisa le commerce extérieur par l'abaissement des droits de douane. Dans le même temps, la désastreuse indexation des prix fut arrêtée, sauf pour le S.M.I.G., et les prestations de la sécurité sociale diminuées. - Lettre autographe signée « C. G. », s.l., 13 juillet 1959 : « LE FOND ET L'ASPECT DU PROJET DE LOI SUR LA RÉFORME FISCALE DOIVENT, À MON SENS, ÊTRE AMÉLIORÉS, D'UNE PART SOUS L'ANGLE "SOCIAL", d'autre part pour ce qui est relativement trop avantageux pour certaines catégories. 1° Il conviendrait que le taux de l'abattement à la base soit élevé de 220.000 à 250.000 f. 2° En compensation d'ordre fiscal et budgétaire, le taux de la taxe complémentaire serait porté de 8 % à 10 %. 3° Il faut, de toute manière, qu'apparaisse nettement (ce qui n'est pas le cas) que le relèvement des forfaits pour les bénéfices commerciaux sera massif et effectif. 4° On ne peut s'abstenir de faire quelque chose à l'égard de la taxation des dépenses personnelles de certains qui les font payer par leur société... » (2 pp. in-8, en-tête imprimé « Le général de Gaulle », trous de classeur). - Lettre autographe signée « CG. » à Michel Debré, s.l., 22 juin 1960 : « JE CROIS qu'il est, par coïncidence, (revendications sociales, prix agricoles à fixer, etc.) TRÈS IM