GAULLE (Charles de).

Note autographe de réflexions signée « C. G. », adressée à Michel Debré. S.l., 30 septembre 1960. 4 pp. in-8, en-tête imprimé « Le général de Gaulle », ajouts et corrections. LA FRANCE, L'EUROPE ET L'OTAN. « 1° D'UNE MANIÈRE GÉNÉRALE, JE PENSE QU'IL FAUT, EN CE MOMENT, TEMPORISER PLUTÔT QUE S'ÉLANCER. Nous avons pris nos positions. Il est normal, - même si c'est regrettable - que nos partenaires réagissent à leur manière à cet égard. Ne nous en impressionnons pas. L'EUROPE PAR COOPÉRATION EST, DÉSORMAIS, LANCÉE. L'EUROPE DE L'INTÉGRATION NE PEUT S'Y RÉSIGNER AUSSITÔT ET SANS TRANSITIONS. Mais gardons-nous de jeter maintenant de l'huile sur le feu qui est allumé. Pour le moment, tenons nous en au foyer, plutôt que de tenter un brasier. 2° IL EN EST TOUT DE MÊME POUR CE QUI CONCERNE L'ORGANISATION DE L'ALLIANCE ATLANTIQUE. IL EST TRÈS EXPLICABLE QUE L'ALLEMAGNE, NOTAMMENT, SOIT MAL DISPOSÉE AU DÉPART À L'ÉGARD D'UNE RÉFORME QUI DÉPLAIRAIT AUX AMÉRICAINS. Comme, pour elle, la question de la refonte de l'Alliance ne pourrait se poser pratiquement qu'à la suite d'un commencement de construction politique de l'Europe, ce n'est pas la peine de l'agiter, de la troubler avec cette affaire dès à présent. JE REGRETTE, POUR MA PART, D'EN AVOIR PARLÉ NAGUÈRE AUSSI FRANCHEMENT QUE JE L'AI FAIT AU CHANCELIER ADENAUER. JE LE CROYAIS PLUS VRAIMENT EUROPÉEN QUE, SANS DOUTE, IL NE L'EST EN RÉALITÉ. Dès lors, sans revenir sur ce que nous avons dit, laissons entendre que, pour le moment, le problème n'est pas aigu. 3° Quant aux diverses communautés ; n'ayons pas l'air de nous en prendre directement à elles, non plus qu'aux traités qui les ont instituées. Si nous parvenons à faire naître l'image de la coopération des États, les communautés seront "ipso facto" mises à leur place. C'est seulement si nous ne parvenions pas à faire naître l'Europe politique que nous en viendrions à nous en prendre directement aux premiers fruits de l'intégration. 4° PAR DESSUS TOUT, DONNONS L'IMPRESSION D'ÊT