POULET-MALASSIS (Auguste).

Lettre autographe signée à Edmond Duranty. S.l., 15 mai 1860. 1 p. in-12. « J'ai reçu ce matin une lettre de M. Jouaust qui me dit que votre livre est en main [Le Malheur d'Henriette Gérard de Duranty, publié par Poulet-Malassis, fut imprimé par Damase Jouaust]. Je n'ai pas répondu immédiatement à votre dernière lettre... Mais en tout cas, je ne veux faire de ces sortes d'entreprises que lorsque mon frère sera à Paris. Pincebourde [René Pincebourde, premier commis de Poulet-Malassis] n'est pour moi ni un bras droit, ni un bras gauche, mais un bras de bois dont les mouvements ne sont ni assez spontanés ni assez agités pour que je puisse compter sur lui. Je vous mets au chemin de fer 768 f... Baudelaire doit vous compléter cette somme jusqu'à concurrence de 820. C'est pour payer le billet que vous avez bien voulu lui signer, et qui écheoit le 23 mai. 4 rue des Moulins-Montmartre, ne l'oubliez pas. Baudelaire devra avoir aujourd'hui ou demain la somme pour le compléter. Si vous avez occasion de passer dans sa rue entrez chez lui. Je le crois dans de grands embarras et dans de grands ennuis... » Louis-Émile dit Edmond Duranty (1833-1880), écrivain réaliste disciple de Champfleury, professait des idées littéraires aux antipodes de celles de Baudelaire, mais ils conçurent néanmoins l'un pour l'autre une grande estime réciproque. À la demande de Champfleury, Duranty rédigea une biographie de Baudelaire pour le recueil La France nouvelle à publier par Poulet-Malassis, mais ce dernier la jugea irrecevable.