PRIVAT D'ANGLEMONT (Alexandre).

Lettre autographe signée. Paris, 9 mars 1852. 3 pp. in-8. « Je vous avais parlé, dans le temps... d'un long travail que j'avais fait sur nos musées des antiquités au Louvre... Aujourd'hui, après un voyage dans tous les musées d'Angleterre, de Hollande et d'Allemagne... ce travail primitif... est devenu une histoire générale du Louvre, considéré comme musée seulement. Je compare nos richesses artistes, nos collections égyptiennes, grecques, assyriennes, romaines, avec les collections de nos voisins... je tache de vulgariser toutes ces sciences, en élagant la partie trop ardue pour les gens du monde. Je les conduis par la main devant les monuments les plus remarquables, et là je leur explique, historiquement et artistiquement... Pour faire imprimer cet ouvrage, mes amis Saulcy et Longpérier [l'archéologue, conservateur et homme politique Félicien Caignart de Saulcy, 1807-1880, et l'archéologue Adrien Prévost de Longpérier, 1816-1882]... m'ont conseillé de solliciter une souscription du ministère. Je ne sais pas si je réussirai, mais je m'empresserai de vous prier de m'aider de votre haute influence... Cet encouragement pourra m'aider à faire mon histoire des décors et du matériel au théâtre, livre que j'ai laissé fort avancé pour aller faire mon pèlerinage aux musées... » L'écrivain Alexandre Privat d'Anglemont (1815-1859), Antillais ayant étudié au lycée Henri IV à Paris, rencontra Baudelaire qu'il présenta à Banville en 1842 et qu'il fréquenta jusque vers 1848. Plume mercenaire indifférente à sa propre gloire, illuminé et mystificateur, il mourut misérable dans un hôpital. Leurs oeuvres littéraires se croisent bizarrement : Baudelaire collabora comme lui au recueil des Mystères galants des théâtre de Paris (1843-1844), écrivit probablement quelques-uns des poèmes signés par Privat d'Anglemont, dont la chanson « Combien dureront nos amours », et s'inspira d'une nouvelle de celui-ci, « Une grande coquette » (1842) pour écrire sa Fanfarlo (1847). On joint un volume im