SADE (Donatien François Alphonse de)

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SADE (Donatien François Alphonse de)
Lettre autographe signée à son oncle Jacques-François- Paul-Aldonce de Sade. S.l., 30 octobre [1764]. 4 pp. in-12 carré. RARE LETTRE DE JEUNESSE ÉCRITE À 24 ANS, DANS UNE LANGUE SOMPTUEUSE. SADE ANNONCE LA MORT DE SA FILLE, SON PREMIER ENFANT : investi récemment des terres et seigneuries de La Coste par son père, il s'était marié contre son gré en mai 1763 avec Pélagie de Montreuil, dont il avait eu une fille morte à l'âge de deux mois, avant baptême : elle venait d'être enterrée le 22 octobre 1764 à Bry-sur-Marne, en l'absence de Sade qui y envoya son valet Joseph Teissier. Sade avait subi son premier emprisonnement en octobre-novembre 1763 pour « débauche outrée » et « impiété horrible », selon les expressions de son père, et venait seulement de voir levée son assignation à résidence chez ses beaux-parents le président et la présidente de Montreuil. Il entretenait alors une liaison passionnée avec la comédienne Mlle Colet. « LE CIEL N'A PAS VOULU ME LAISSER JOUIR LONGTEMPS DU BONHEUR D'ÊTRE PÈRE, mon cher oncle, il vient de m'enlever ma petite fille. Quoique la malheureuse enfant n'ait pas assez vécu pour laisser des regrets bien vifs, la perte d'un premier est toujours fort afligeante. Mon père vient de me communiquer une lettre qu'il a reçu de vous à l'occasion du chemin de LA COSTE, il me l'a renvoyé me disant que cela ne le regardoit plus. J'ose me flatter, mon cher oncle, que ce ne sera pas un motif pour que vous cessiez de vous en mesler. Cet article m'a paru furieusement cher ayant entendu dire dans le païs que c'estait l'afaire de trois ou quatre louis pour le rendre praticable en attendant que j'aille dans ce païs-là moi-même, chose que j'espère faire l'été prochain. J'aimerois bien autant qu'on s'en tînt à cette légère réparation sufisante à ce que l'on m'a assuré pour pouvoir y arriver. Il est une autre réparation au château de LA COSTE bien plus importante et je vous aurois la plus parfaite obligation, mon cher oncle, si vous aviez la bonté de la faire
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